Saint Pierre Chrysologue (+ 450)
La graine devient un grand arbre.
Mes frères, vous avez appris aujourd’hui comment le Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de moutarde. Le Royaume des cieux, dit le Seigneur, est comparable à une graine de moutarde (Mt 13,31). Est-ce là tout ce que les croyants espèrent? Est-ce là tout ce que les fidèles attendent? Est-ce là le bonheur auquel les vierges parviennent après une longue pratique de la virginité? Est-ce là la gloire à laquelle aspirent les martyrs, lorsqu’ils versent jusqu’à la dernière goutte de leur sang? Est-ce là ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme (1Co 2,9)? Est-ce là ce que promet l’Apôtre et qui est tenu en réserve dans l’ineffable mystère du salut, pour ceux qui aiment?
Mes frères, ne nous laissons pas facilement déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effet, la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l’homme (1Co 1,25), cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute l’immensité du monde.
Puissions-nous seulement semer dans notre cœur cette graine de moutarde, de sorte qu’elle devienne le grand arbre de la connaissance, s’élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu’au ciel, et déployant toutes les branches de la science. Son fruit brûlant réchaufferait notre bouche de son goût vivifiant, son grain allumerait en nous un feu qui enflammerait notre cœur et, en savourant le fruit de cet arbre, nous cesserions de dédaigner ce qui nous était inconnu.
Comme le dit le Christ, le Royaume de Dieu est semblable à la graine de moutarde. Le Christ est le Royaume. A la manière d’une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge. Il a grandi et il est devenu l’arbre de la croix qui couvre la terre entière.
Après qu’il eut été broyé par la Passion, son fruit a produit assez de saveur pour donner du bon goût et de l’arôme, d’une manière égale, à tous les êtres vivants qui le touchent. Car, tant que la graine de moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient toute leur puissance quand la graine est broyée. De même le Christ a-t-il voulu que son corps fut broyé pour que sa force ne reste pas cachée.
Mes frères, il nous faut broyer cette graine de moutarde pour éprouver toute la force, figurée dans cette parabole. Le Christ est roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume, car en lui réside toute la gloire de son royaume. Le Christ est homme, car l’homme tout entier est renouvelé en lui. Le Christ est la graine de moutarde, l’instrument dont Dieu se sert pour faire descendre toute sa grandeur dans toute la petitesse de l’homme.
Que dirai-je encore? Lui-même est devenu toute chose pour renouveler tous les hommes en lui. Le Christ homme a reçu la graine de moutarde qui est le Royaume de Dieu. Le Christ homme l’a reçue, alors que le Christ Dieu la possédait depuis toujours. Il a jeté la semence dans son jardin.
Le jardin est la terre cultivée qui s’est étendue au monde entier, labouré par la charrue de la Bonne Nouvelle. Il est clôturé par les bornes de la sagesse. Les Apôtres ont peiné pour en arracher toutes les mauvaises herbes. On prend plaisir à y contempler les jeunes pousses des croyants, les lis des vierges et les rosés des martyrs. Des fleurs y donnent toujours leur parfum.
Le Christ a donc semé la graine de moutarde dans son jardin. Elle a pris racine quand il a promis son Royaume aux patriarches, elle est née avec les prophètes, elle a grandi avec les Apôtres, et elle est devenue l’arbre immense qui étend ses innombrables rameaux sur l’Église, en lui prodiguant ses dons.
Prends les ailes d’argent de la colombe évangélique dont parle le prophète (cf. ps 67,14). Prends ses plumes brillantes sous l’éclat du soleil divin. Envole-toi dans ton vêtement d’or pour jouir d’un repos sans fin, désormais hors de l’atteinte des filets, parmi tant de magnifiques frondaisons. Sois assez fort pour prendre ainsi ton vol, et va habiter en sécurité dans cette vaste demeure!
La graine devient un grand arbre.
Mes frères, vous avez appris aujourd’hui comment le Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de moutarde. Le Royaume des cieux, dit le Seigneur, est comparable à une graine de moutarde (Mt 13,31). Est-ce là tout ce que les croyants espèrent? Est-ce là tout ce que les fidèles attendent? Est-ce là le bonheur auquel les vierges parviennent après une longue pratique de la virginité? Est-ce là la gloire à laquelle aspirent les martyrs, lorsqu’ils versent jusqu’à la dernière goutte de leur sang? Est-ce là ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme (1Co 2,9)? Est-ce là ce que promet l’Apôtre et qui est tenu en réserve dans l’ineffable mystère du salut, pour ceux qui aiment?
Mes frères, ne nous laissons pas facilement déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effet, la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l’homme (1Co 1,25), cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute l’immensité du monde.
Puissions-nous seulement semer dans notre cœur cette graine de moutarde, de sorte qu’elle devienne le grand arbre de la connaissance, s’élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu’au ciel, et déployant toutes les branches de la science. Son fruit brûlant réchaufferait notre bouche de son goût vivifiant, son grain allumerait en nous un feu qui enflammerait notre cœur et, en savourant le fruit de cet arbre, nous cesserions de dédaigner ce qui nous était inconnu.
Comme le dit le Christ, le Royaume de Dieu est semblable à la graine de moutarde. Le Christ est le Royaume. A la manière d’une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge. Il a grandi et il est devenu l’arbre de la croix qui couvre la terre entière.
Après qu’il eut été broyé par la Passion, son fruit a produit assez de saveur pour donner du bon goût et de l’arôme, d’une manière égale, à tous les êtres vivants qui le touchent. Car, tant que la graine de moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient toute leur puissance quand la graine est broyée. De même le Christ a-t-il voulu que son corps fut broyé pour que sa force ne reste pas cachée.
Mes frères, il nous faut broyer cette graine de moutarde pour éprouver toute la force, figurée dans cette parabole. Le Christ est roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume, car en lui réside toute la gloire de son royaume. Le Christ est homme, car l’homme tout entier est renouvelé en lui. Le Christ est la graine de moutarde, l’instrument dont Dieu se sert pour faire descendre toute sa grandeur dans toute la petitesse de l’homme.
Que dirai-je encore? Lui-même est devenu toute chose pour renouveler tous les hommes en lui. Le Christ homme a reçu la graine de moutarde qui est le Royaume de Dieu. Le Christ homme l’a reçue, alors que le Christ Dieu la possédait depuis toujours. Il a jeté la semence dans son jardin.
Le jardin est la terre cultivée qui s’est étendue au monde entier, labouré par la charrue de la Bonne Nouvelle. Il est clôturé par les bornes de la sagesse. Les Apôtres ont peiné pour en arracher toutes les mauvaises herbes. On prend plaisir à y contempler les jeunes pousses des croyants, les lis des vierges et les rosés des martyrs. Des fleurs y donnent toujours leur parfum.
Le Christ a donc semé la graine de moutarde dans son jardin. Elle a pris racine quand il a promis son Royaume aux patriarches, elle est née avec les prophètes, elle a grandi avec les Apôtres, et elle est devenue l’arbre immense qui étend ses innombrables rameaux sur l’Église, en lui prodiguant ses dons.
Prends les ailes d’argent de la colombe évangélique dont parle le prophète (cf. ps 67,14). Prends ses plumes brillantes sous l’éclat du soleil divin. Envole-toi dans ton vêtement d’or pour jouir d’un repos sans fin, désormais hors de l’atteinte des filets, parmi tant de magnifiques frondaisons. Sois assez fort pour prendre ainsi ton vol, et va habiter en sécurité dans cette vaste demeure!