Eutychius de Constantinople (ca 512 – 582)
Sur la Pâque et la très sainte Eucharistie, 2-3
J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir (Lc 22,15). Assurément, la Pâque que Jésus a mangée avant de souffrir était, de toute évidence, une Pâque sacramentelle: elle n’aurait pas été appelée Pâque sans sa passion. Il s’est donc immolé sacramentellement lorsque, de ses propres mains, il prit le pain à la fin du repas, il l’éleva et le rompit, en s’unissant lui-même intimement à l’élément sacramentel.
De même, il remplit la coupe du produit de la vigne, il rendit grâce et l’éleva vers Dieu le Père. Il dit: Prenez, mangez et Prenez, buvez. Ceci est mon corps et Ceci est mon sang (Mt 26,26-27). Donc quiconque reçoit une partie de ces éléments, reçoit en entier le saint corps et le précieux sang du Christ. Et en raison de son union intime avec ces éléments, le Christ se partage entre tous ceux qui communient, mais sans se diviser.
Ainsi en va-t-il d’un sceau qui transmet toute son empreinte et toute sa forme aux matières sur lesquelles il est apposé. Il reste unique, sans subir de diminution après avoir été apposé ni d’altération par les objets, si nombreux soient-ils, sur lesquels il a laissé sa marque.
Ainsi un son produit par la bouche humaine se propage-t-il dans l’air en restant tout entier en celui qui l’a émis. Il se répand dans l’air, pénètre tout entier dans les oreilles de tous, et un auditeur n’en perçoit pas une part plus grande ou moins grande qu’un autre. Mais il parvient à tous dans sa totalité, sans être divisé ni altéré, lors même qu’il est entendu par des milliers de personnes. Le son n’est pourtant qu’un phénomène matériel, puisqu’il ne se compose de rien d’autre que d’une vibration de l’air.
Que personne donc ne suppose qu’après le sacrifice sacramentel et la sainte résurrection du Seigneur, son corps et son sang incorruptibles, immortels, saints et vivifiants, présents dans les éléments sacramentels grâce aux rites sacrés, fassent moins sentir leur efficacité propre que les choses que nous venons de prendre comme exemples. Il faut tenir au contraire que son corps et son sang sont présents tout entiers dans tous les éléments sacramentels. Car la plénitude de la divinité du Verbe de Dieu habite corporellement, c’est-à-dire réellement, dans le corps même du Seigneur. Quant à la fraction de ce pain précieux, elle signifie la mort sacramentelle du Seigneur. Aussi a-t-il déclaré qu’il désirait cette Pâque, parce qu’elle nous procure le salut, l’immortalité et la parfaite connaissance.
Sur la Pâque et la très sainte Eucharistie, 2-3
J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir (Lc 22,15). Assurément, la Pâque que Jésus a mangée avant de souffrir était, de toute évidence, une Pâque sacramentelle: elle n’aurait pas été appelée Pâque sans sa passion. Il s’est donc immolé sacramentellement lorsque, de ses propres mains, il prit le pain à la fin du repas, il l’éleva et le rompit, en s’unissant lui-même intimement à l’élément sacramentel.
De même, il remplit la coupe du produit de la vigne, il rendit grâce et l’éleva vers Dieu le Père. Il dit: Prenez, mangez et Prenez, buvez. Ceci est mon corps et Ceci est mon sang (Mt 26,26-27). Donc quiconque reçoit une partie de ces éléments, reçoit en entier le saint corps et le précieux sang du Christ. Et en raison de son union intime avec ces éléments, le Christ se partage entre tous ceux qui communient, mais sans se diviser.
Ainsi en va-t-il d’un sceau qui transmet toute son empreinte et toute sa forme aux matières sur lesquelles il est apposé. Il reste unique, sans subir de diminution après avoir été apposé ni d’altération par les objets, si nombreux soient-ils, sur lesquels il a laissé sa marque.
Ainsi un son produit par la bouche humaine se propage-t-il dans l’air en restant tout entier en celui qui l’a émis. Il se répand dans l’air, pénètre tout entier dans les oreilles de tous, et un auditeur n’en perçoit pas une part plus grande ou moins grande qu’un autre. Mais il parvient à tous dans sa totalité, sans être divisé ni altéré, lors même qu’il est entendu par des milliers de personnes. Le son n’est pourtant qu’un phénomène matériel, puisqu’il ne se compose de rien d’autre que d’une vibration de l’air.
Que personne donc ne suppose qu’après le sacrifice sacramentel et la sainte résurrection du Seigneur, son corps et son sang incorruptibles, immortels, saints et vivifiants, présents dans les éléments sacramentels grâce aux rites sacrés, fassent moins sentir leur efficacité propre que les choses que nous venons de prendre comme exemples. Il faut tenir au contraire que son corps et son sang sont présents tout entiers dans tous les éléments sacramentels. Car la plénitude de la divinité du Verbe de Dieu habite corporellement, c’est-à-dire réellement, dans le corps même du Seigneur. Quant à la fraction de ce pain précieux, elle signifie la mort sacramentelle du Seigneur. Aussi a-t-il déclaré qu’il désirait cette Pâque, parce qu’elle nous procure le salut, l’immortalité et la parfaite connaissance.