Quelques réflexions à propos des lois sur la bioéthique qui vont être discutées et votées par les parlementaires
en Septembre 2019
1 – Les médias nous annoncent des mesures nouvelles qui transformeront la vie quotidienne des hommes et des femmes d’aujourd’hui et de demain.
La PMA ( procréation médicalement assistée ) qui va devenir une possibilité, sinon un droit, pour les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants, mais aussi pour les homosexuels ( elles ) vivant ensemble, la GPA ( la gestation pour autrui ), la mise sur le marché du sperme et des ovocytes pour guérir l’infertilité, vont devenir légaux. Puisque la science peut le faire, pourquoi s’en priver ? Comme le dit Sylviane Agacinski dans un opuscule intitulé « l’homme désincarné » : « La puissance technoscientifique règne aujourd’hui sur l’ensemble de la nature, y compris celle de l’homme lui-même. Un homme nouveau se profile, non plus en rêve, mais ici-bas. Les nouveaux croyants entendent échanger leurs vieilles « tuniques de peau » ( allusion à la Genèse ) contre un corps fabriqué sans père ni mère, et non plus engendré ; corps reconstruit et neutre, par-delà l’homme et la femme ; corps de moins en moins vulnérable mais de moins en moins vivant » ( P. 5 ). Je suis étonné de constater que presque personne chez les journalistes et les hommes politiques ne pose des questions sur ces lois nouvelles qui se préparent.
2 – D’autre part, je remarque que tous ces échanges ne sont pas gratuits : une PMA, une GPA, coûtent fort cher et ne seront réservés qu’à ceux qui ont de l’argent . Le petit peuple ne pourra pas se payer ces nouveaux moyens pour avoir des enfants qu’il désire. Nous sommes dans le temps où tout peut s’acheter et se vendre, y compris son corps et son ventre. Déjà Karl MARX écrivait au 19° siècle : « C’est le temps de la corruption générale, de la vénalité universelle, ou, pour parler en termes d’économie politique, le temps où toute chose, morale ou physique, étant devenue valeur vénale, est portée au marché pour être appréciée à sa juste valeur ». Nous allons découvrir les conséquences gravissimes du libéralisme froid et dur qui ne s’embarrasse pas de questions éthiques ou morales.
3 – L’histoire récente des lois qui soustraient le corps humain au régime de la propriété montre une dérive inquiétante qui ne s’explique que par le manque de courage de nos hommes politiques qui ne veulent pas aller à contre-courant des désirs de la majorité des citoyens. Le but de la loi n’est pas d’entériner ce que pensent ou souhaitent la plupart des hommes et des femmes d’aujourd’hui : elle devrait au contraire donner des repères pour faire réfléchir les gens.
Examinons rapidement l’évolution récente des lois qui concernent le corps humain :
= la Constitution de 1793 déclare à l’article 18 : « un homme ne peut se vendre ni être vendu… sa personne n’est pas une propriété aliénable ». Au ,nom de ce principe l’esclavage fut aboli une première fois en 1794 au nom de la liberté humaine, puis rétabli par Bonaparte premier consul avant d’être définitivement aboli en 1848 au nom de la dignité humaine
= Notre Code pénal a défini en 1926 la « réduction en esclavage » par le fait d’exercer à l’encontre d’une personne l’un des attributs du droit de propriété, ou certains d’entre eux. Or dans la GPA, en s’appropriant l’usage des organes de la femme et le fruit de cet usage ( l’enfant ), on s’approprie la vie de la personne elle-même pendant tout le temps de la grossesse. Ceci s’apparente à une forme inédite de servitude et de « réduction en esclavage »
= Dans son arrêt de 1991 la Cour de Cassation disait que « le corps humain est indisponible : « La convention par laquelle une femme s’engage, fût-ce à titre gratuit, à concevoir et à porter un enfant pour l’abandonner à sa naissance contrevient tant au principe d’ordre public de l’indisponibilité du corps humain qu’à celui de l’indisponibilité de l’état des personnes »
= En 2003 la même Cour jugeait que la « maternité substitutive » constituait un détournement de l’institution de l’adoption. Le but de l’adoption est de donner des parents à un orphelin ou un enfant abandonné et non pas de programmer l’abandon d’un enfant par sa mère de naissance – qui plus est- contre un paiement. La même Cour a par la suite renié ces principes fondamentaux
= que penser des déclarations de l’actuel président du CCNE ( Conseil consultatif National d’éthique ) qui déclarait en mars 2018 dans les Echos : « La notion de valeur est relative… Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal… ou encore Le CCNE n’est pas là pour indiquer où se trouvent le bien et le mal… ».
On est bien obligé de constater que le droit et la morale officielle ne sont là que pour avaliser ce que pensent la majorité des gens et non plus pour donner des repères.
4 – La GPA et la PMA sont revendiqués comme un droit par une partie militante de la communauté gay. Du coup, si on montre que cette pratique est une forme de servitude c’est courir le risque de l’accusation d’homophobie, accusation particulièrement pénible et injuste pour tous ceux et celles qui se sentent étrangers à un sentiment aussi bas que méprisable. Il y a là une intimidation, pour ne pas dire comme Sylvian AGASINSKI : « une terreur intellectuelle qui fait taire beaucoup de ceux qui se posent des questions notamment dans les sphères médiatique, universitaire ou politique. Quiconque ose contester qu’il existe un droit à user d’une mère de substitution s’expose à être ostracisé » . Dans une émission intitulée « Regards croisés sur la GPA diffusée le 8 Janvier 2017 la totalité des témoignages faisaient l’éloge de cette pratique, sans dire un seul mot de sa violence sociale, ni des raisons éthiques et juridiques pour lesquelles elle est encore aujourd’hui interdite en France. Mais après le vote de la nouvelle loi en Septembre en sera-t-il toujours ainsi ? Au nom de la liberté, toutes les femmes et tous les hommes ont le droit de profiter des avancées de la science et de la médecine : c’est une revendication faite au nom de l’égalité. Mais dans la logique de ce raisonnement on ne pourra pas empêcher non plus des couples âgés d’acheter un enfant à des mères de substitution. On voit bien à quelles absurdités nous conduisent ces demandes au nom de la liberté et de l’égalité. On est bien loin de la PMA réservé, au début, aux couples hétérosexuels qui ne pouvaient pas avoir d’enfant.
5 – Enfin une dernière question s’impose. Que devient l’enfant après toutes ces manipulations ? Pense-t-on à ses droits ou au contraire n’est-il là que pour satisfaire les désirs d’enfant des couples ou des femmes ou des hommes ? L’enfant est une personne qui a des droits que doivent respecter tous les adultes, des droits qui sont inscrits dans la convention de l’ONU . Il a besoin pour s’épanouir et pour grandir de l’affection de son père et de sa mère biologiques. Il n’est pas une marchandise qu’on peut acheter. On ne doit pas le priver ni de son père ni de sa mère biologiques qu’il a le droit de connaître dès sa petite enfance
Aujourd’hui on sépare facilement le corps de la personne : c’est une erreur très grave car notre corps est l’enveloppe dans laquelle s’exprime notre personnalité et c’est tellement important que, pour l’Eglise, ce corps est appelé à la résurrection : « je crois à la résurrection de la chair » chante-t-on dans le Credo, ce qui veut dire : « je crois à la résurrection de la personne avec son corps ».
en Septembre 2019
1 – Les médias nous annoncent des mesures nouvelles qui transformeront la vie quotidienne des hommes et des femmes d’aujourd’hui et de demain.
La PMA ( procréation médicalement assistée ) qui va devenir une possibilité, sinon un droit, pour les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants, mais aussi pour les homosexuels ( elles ) vivant ensemble, la GPA ( la gestation pour autrui ), la mise sur le marché du sperme et des ovocytes pour guérir l’infertilité, vont devenir légaux. Puisque la science peut le faire, pourquoi s’en priver ? Comme le dit Sylviane Agacinski dans un opuscule intitulé « l’homme désincarné » : « La puissance technoscientifique règne aujourd’hui sur l’ensemble de la nature, y compris celle de l’homme lui-même. Un homme nouveau se profile, non plus en rêve, mais ici-bas. Les nouveaux croyants entendent échanger leurs vieilles « tuniques de peau » ( allusion à la Genèse ) contre un corps fabriqué sans père ni mère, et non plus engendré ; corps reconstruit et neutre, par-delà l’homme et la femme ; corps de moins en moins vulnérable mais de moins en moins vivant » ( P. 5 ). Je suis étonné de constater que presque personne chez les journalistes et les hommes politiques ne pose des questions sur ces lois nouvelles qui se préparent.
2 – D’autre part, je remarque que tous ces échanges ne sont pas gratuits : une PMA, une GPA, coûtent fort cher et ne seront réservés qu’à ceux qui ont de l’argent . Le petit peuple ne pourra pas se payer ces nouveaux moyens pour avoir des enfants qu’il désire. Nous sommes dans le temps où tout peut s’acheter et se vendre, y compris son corps et son ventre. Déjà Karl MARX écrivait au 19° siècle : « C’est le temps de la corruption générale, de la vénalité universelle, ou, pour parler en termes d’économie politique, le temps où toute chose, morale ou physique, étant devenue valeur vénale, est portée au marché pour être appréciée à sa juste valeur ». Nous allons découvrir les conséquences gravissimes du libéralisme froid et dur qui ne s’embarrasse pas de questions éthiques ou morales.
3 – L’histoire récente des lois qui soustraient le corps humain au régime de la propriété montre une dérive inquiétante qui ne s’explique que par le manque de courage de nos hommes politiques qui ne veulent pas aller à contre-courant des désirs de la majorité des citoyens. Le but de la loi n’est pas d’entériner ce que pensent ou souhaitent la plupart des hommes et des femmes d’aujourd’hui : elle devrait au contraire donner des repères pour faire réfléchir les gens.
Examinons rapidement l’évolution récente des lois qui concernent le corps humain :
= la Constitution de 1793 déclare à l’article 18 : « un homme ne peut se vendre ni être vendu… sa personne n’est pas une propriété aliénable ». Au ,nom de ce principe l’esclavage fut aboli une première fois en 1794 au nom de la liberté humaine, puis rétabli par Bonaparte premier consul avant d’être définitivement aboli en 1848 au nom de la dignité humaine
= Notre Code pénal a défini en 1926 la « réduction en esclavage » par le fait d’exercer à l’encontre d’une personne l’un des attributs du droit de propriété, ou certains d’entre eux. Or dans la GPA, en s’appropriant l’usage des organes de la femme et le fruit de cet usage ( l’enfant ), on s’approprie la vie de la personne elle-même pendant tout le temps de la grossesse. Ceci s’apparente à une forme inédite de servitude et de « réduction en esclavage »
= Dans son arrêt de 1991 la Cour de Cassation disait que « le corps humain est indisponible : « La convention par laquelle une femme s’engage, fût-ce à titre gratuit, à concevoir et à porter un enfant pour l’abandonner à sa naissance contrevient tant au principe d’ordre public de l’indisponibilité du corps humain qu’à celui de l’indisponibilité de l’état des personnes »
= En 2003 la même Cour jugeait que la « maternité substitutive » constituait un détournement de l’institution de l’adoption. Le but de l’adoption est de donner des parents à un orphelin ou un enfant abandonné et non pas de programmer l’abandon d’un enfant par sa mère de naissance – qui plus est- contre un paiement. La même Cour a par la suite renié ces principes fondamentaux
= que penser des déclarations de l’actuel président du CCNE ( Conseil consultatif National d’éthique ) qui déclarait en mars 2018 dans les Echos : « La notion de valeur est relative… Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal… ou encore Le CCNE n’est pas là pour indiquer où se trouvent le bien et le mal… ».
On est bien obligé de constater que le droit et la morale officielle ne sont là que pour avaliser ce que pensent la majorité des gens et non plus pour donner des repères.
4 – La GPA et la PMA sont revendiqués comme un droit par une partie militante de la communauté gay. Du coup, si on montre que cette pratique est une forme de servitude c’est courir le risque de l’accusation d’homophobie, accusation particulièrement pénible et injuste pour tous ceux et celles qui se sentent étrangers à un sentiment aussi bas que méprisable. Il y a là une intimidation, pour ne pas dire comme Sylvian AGASINSKI : « une terreur intellectuelle qui fait taire beaucoup de ceux qui se posent des questions notamment dans les sphères médiatique, universitaire ou politique. Quiconque ose contester qu’il existe un droit à user d’une mère de substitution s’expose à être ostracisé » . Dans une émission intitulée « Regards croisés sur la GPA diffusée le 8 Janvier 2017 la totalité des témoignages faisaient l’éloge de cette pratique, sans dire un seul mot de sa violence sociale, ni des raisons éthiques et juridiques pour lesquelles elle est encore aujourd’hui interdite en France. Mais après le vote de la nouvelle loi en Septembre en sera-t-il toujours ainsi ? Au nom de la liberté, toutes les femmes et tous les hommes ont le droit de profiter des avancées de la science et de la médecine : c’est une revendication faite au nom de l’égalité. Mais dans la logique de ce raisonnement on ne pourra pas empêcher non plus des couples âgés d’acheter un enfant à des mères de substitution. On voit bien à quelles absurdités nous conduisent ces demandes au nom de la liberté et de l’égalité. On est bien loin de la PMA réservé, au début, aux couples hétérosexuels qui ne pouvaient pas avoir d’enfant.
5 – Enfin une dernière question s’impose. Que devient l’enfant après toutes ces manipulations ? Pense-t-on à ses droits ou au contraire n’est-il là que pour satisfaire les désirs d’enfant des couples ou des femmes ou des hommes ? L’enfant est une personne qui a des droits que doivent respecter tous les adultes, des droits qui sont inscrits dans la convention de l’ONU . Il a besoin pour s’épanouir et pour grandir de l’affection de son père et de sa mère biologiques. Il n’est pas une marchandise qu’on peut acheter. On ne doit pas le priver ni de son père ni de sa mère biologiques qu’il a le droit de connaître dès sa petite enfance
Aujourd’hui on sépare facilement le corps de la personne : c’est une erreur très grave car notre corps est l’enveloppe dans laquelle s’exprime notre personnalité et c’est tellement important que, pour l’Eglise, ce corps est appelé à la résurrection : « je crois à la résurrection de la chair » chante-t-on dans le Credo, ce qui veut dire : « je crois à la résurrection de la personne avec son corps ».