Samedi saint


Que se passe-t-il en ce samedi saint ?

Dans le «catéchisme de notre cœur», a dit un grand théologien, le Samedi Saint ne semble pas occuper une très grande place. Le Jeudi Saint célèbre l’institution du sacrement de l’amour, le Vendredi Saint vénère la croix, la Nuit Pascale chante la résurrection — mais le Samedi Saint ? Chaque dimanche pourtant, notre Credo confesse le mystère dont ce jour fait tout particulièrement mémoire : «Il est mort et a été enseveli ; il est descendu aux enfers». Oui, à chaque eucharistie «nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne !» (1 Corinthiens 11,26).

Ce matin je voudrais vous partager 3 appels
1 – Ces jours sont des jours de grand silence sur la terre. Remplissons-les de Celui, qui frappe à notre porte pour entrer chez nous
Après la mort de Jésus, les apôtres et les amis de jésus se sont cachés par peur des juifs. ils se sont confinés, en pensant que tout était fini. Il est possible que ce grand et saint samedi que nous vivons cette année 2020 nous aide à vivre comme il se doit, et en profondeur, en communion avec les amis de jésus, ce silence y compris dans l’absence douloureuse du rassemblement eucharistique. Ce silence de Dieu que nous ressentons par ailleurs si souvent quand nous prions . Mais jésus n’est pas enfermé dans la tombe. Non Jésus n’est pas confiné : Il est présent à ses apôtres qui se souviennent de ses paroles de ses miracles et de sa mort. Il est présent à tous les hommes, solidaire avec tous ceux qui ressentent douloureusement le vide après le départ d’un membre de la famille ou d’un ami très cher. Il partage la souffrance de ceux et celles qui luttent contre la maladie. Ce qui se passe est caché mais en même temps décisif : Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Le samedi saint nous apprend à goûter, dans le creux de son absence, à une présence du seigneur qui, pour être cachée, n’en est pas moins réelle et radicale . Le seul combat qui compte, la seule victoire qui vaille, c’est celle que le Christ remporte, en silence, sur la mort, tous les jours

2 – Nous sommes invités à la confiance et à l’espérance
Il nous suffit alors de nous laisser porter par la dynamique de la prière de l’Eglise en ce jour si particulier. Cette prière résonne comme un long appel à la confiance. Dans la nuit. En toute paix, je me couche et je m’endors, car tu me donnes de vivre Seigneur dans la confiance. Ce qui peut se passer se passe au-dedans, au plus profond, au plus sombre, au plus blessé, au plus corrompu peut-être de nos cœurs, c’est jusque là que le Sauveur veut descendre, pour oxygéner ces zones infectées par le virus de l’égoïsme, du découragement, de l’incroyance, pour remplir de Son Esprit les poumons ankylosés de nos existences. Pour nous sauver. Exactement comme les infirmières et les médecins combattent pour arracher les malades à l’étouffement dans les salles surpeuplées de nos hôpitaux. Confiance et espérance en Celui qui peut seul nous libérer de tout ce qui nous paralyse

3 – Rappelons-nous que l’essentiel ,l’amour, n’est pas confiné
Ce samedi saint nous aide à redécouvrir aussi que l’essentiel, l’amour, la charité, demeure toujours accessible, jamais confinée ; nous sommes appelés à découvrir aussi, comme le peuple juif en Exil, que c’est la charité qui donne sens , à l’eucharistie, pourtant, si vitale, si nécessaire,
Vivre, dans l’intériorité et la charité ce long samedi jusqu’au jour dont la venue est aussi certaine et lumineuse qu’une belle aurore pascale, jusqu’au jour d’étreintes peut-être plus humaines que le jour d’avant, jusqu’au jour d’assemblées véritablement eucharistiques où, peut-être, nous ferons un peu moins semblant de faire corps, jusqu’au jour où le printemps sera, enfin, débarrassé de quelques-uns de ses miasmes qui nous empoisonnent la vie, depuis beaucoup plus longtemps que cette saleté de virus !
Seigneur viens habiter nos silences par la confiance, ton espérance et ton amour !




Pierre Tombale L'âge De Pierre Tombale Jésus
La Prière de Saint Epiphane de Salamine « Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi » :

« Un grand silence règne, aujourd’hui, sur la terre. Dieu s’est endormi dans la chair et est allé réveiller celui qui dormait depuis des siècles : Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il va, pour le délivrer de ses liens, lui qui est en même temps son Dieu et son Fils. Adam, qui est tenu captif plus profondément que tous les hommes, entend le bruit des pas du Seigneur. Et lorsqu’il Le voit, plein de stupeur, il se frappe la poitrine. Le Christ lui ayant saisi la main, Il lui dit : « Eveille-toi, ô toi qui dors, je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable, qui as été créé à mon image. Eveille-toi, sortons d'ici »




















































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