Emmaüs c’est aujourd’hui
L’évangile de ce Dimanche nous parle des 2 disciples d’Emmaüs. Je vous invite à le relire
Ces deux disciples d’Emmaüs étaient complètement effondrés après la mort de JESUS. Avec une grande tristesse, ils parlaient ensemble de Celui en qui ils avaient mis toute leur espérance quand un mystérieux voyageur les rejoint sur la route. C’est Jésus mais ils ne le reconnaissent pas . Il les écoute longuement partager leur souffrance et essaie de leur faire comprendre le sens de ce qui s’est passé à travers l’Ecriture qu’ils connaissent bien. Et c’est à Emmaüs qu’ils découvrent à la fraction du pain, que ce compagnon de route c’est Jésus qui est ressuscité et vivant. Dans leur joie ils vont aussitôt courir à Jérusalem annoncer la Bonne Nouvelle aux Apôtres.
L’un des deux disciples s’appelait Cléophas. Et si l’autre qui n’est pas nommé, c’était l’un de nous ? Chacun à notre manière, dans notre relation au Christ et aux hommes, nous sommes engagés sur le chemin d'une transformation profonde. Ce chemin d'Emmaüs passe, pour les disciples que nous sommes, par le découragement et l'écroulement de nos illusions. Mais il nous ouvre aussi à une nouvelle espérance. N’oublions pas la promesse de Jésus ressuscité à ses apôtres : « je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Un aumônier de prison, raconte dans ce sens, une expérience qui l’a beaucoup impressionné.
Jean-Pierre était entré en prison depuis quelques mois. Comme pour beaucoup de ceux qui font cette expérience, cela avait été pour lui un choc, une rupture. Sa femme l'avait quitté. Il n'avait plus de nouvelles de sa petite fille. Un terrible sentiment de désespoir et de solitude s'était emparé de lui.
Un jour, à bout d'exaspération et de rage, il a craqué. Il a tout cassé dans sa cellule. Le résultat ne s'est pas fait attendre. Il a été conduit dans la cellule de punition, le « mitard ».
Démuni de tout, plongé dans l'isolement, il n'avait plus que ses yeux pour pleurer. Au sortir du mitard, Jean-Pierre était un homme brisé. C'est alors qu'il a rencontré un visiteur de prison. À la première rencontre Jean-Pierre a expliqué sa situation : « Ma femme m'a quitté, je n'ai plus de nouvelles de mon enfant. Ma vie s'est écroulée. Il n'y a plus d'espoir. Je n'existe plus pour personne ! »
Alors, doucement le visiteur s'est mis à lui parler : « Non Moi, je puis t'assurer que tu n'es pas seul. Il y a auprès de toi quelqu'un que tu ne connais pas. Quelqu'un qui t'aime tel que tu es. Quelqu'un qui a montré qu'il était proche des isolés, des exclus, des prisonniers »
Et avec ses mots à lui, le visiteur lui a parlé de sa foi au Christ ressuscité, vivant.
Peu de temps après, je recevais une lettre de Jean-Pierre : « Monsieur l'aumônier, venez vite, j'ai quelque chose d'urgent à vous dire. »
Je suis venu voir Jean-Pierre et il m'a raconté cette étrange rencontre au coeur de sa nuit. Et il a ajouté ceci : « Les paroles que j'ai entendues ce jour-là m'ont fait revivre ! J'étais comme un noyé au fond d'une piscine. Et ce fut comme le coup de pied qui m'a fait remonter à la surface. Et maintenant, faites-moi connaître ce Jésus dont on m'a parlé. »
Jean-Pierre est venu à l'aumônerie de la prison. Il est devenu membre de cette petite communauté. Il est entré en relation avec Jésus comme avec une personne vivante en entendant la parole de l'Évangile. Il l'a reconnu présent à la fraction du pain dans l'Eucharistie. Et il a repris son chemin dans la vie.
En cette période de confinement, que ceux qui ont l’impression qu’ils n’existent pour personne, pensent que le voyageur d’Emmaüs les accompagne discrètement. Oui Emmaüs c’est aujourd’hui sur le chemin de nos vies.
Evangile selon St Luc 24/13-35
…28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin.
29 Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
30 Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.
31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
32 Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
33 À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem….