A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle

A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle

A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle
Evangile selon St Jean 6, 63-69
63 C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
65 Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
66 À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
67 Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
69 Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Les auditeurs de Jésus à Capharnaüm étaient tout heureux de manger les pains et les poissons que Jésus venait de multiplier à la fin de la journée. Rassasiés, ils étaient tellement admiratifs qu’ils voulaient faire de Jésus leur roi. Ils avaient enfin le Libérateur qu’ils attendaient .
Mais cette admiration fut de courte durée. Quand jésus leur dit « je suis le pain vivant descendu du ciel et… Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour » beaucoup protestent : il exagère ! il se prend pour dieu alors qu’il n’est qu’un homme ! « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples cessèrent de l’accompagner.
Ils avaient oublié cette parole de saint Augustin : « Tu nous as fait pour Toi Seigneur et notre cœur n’a pas trouvé la paix tant qu’il ne t’a pas trouvé » . L’homme ne vit pas seulement de pain .Les paroles de Jésus nous mettent toujours en difficulté car elles dérangent notre manière de voir humaine et mondaine comme le dit le pape François . Il faut accepter de reconnaître que notre intelligence et notre pouvoir sont limités : cette période de confinement nous le rappelle
Mais qu’est-ce qui fait donc la différence entre ces gens qui s’en vont et le petit groupe des douze qui reste ? La réponse est dans le texte. Jésus le dit clairement : « Il en est parmi vous qui ne croient pas ». Cette foi a deux caractères apparemment contradictoires. D'une part, comme le dit Jésus Lui-même, elle est un don de Dieu : « Nul ne peut venir à Moi si cela ne lui est pas donné par le Père ! » Devant l'incrédulité de beaucoup de disciples qui le quittent, Jésus fait cette réflexion qui constate que la foi est un don de la part de Dieu. Et Dieu n’exclut personne. Et en même temps, cette foi est un acte libre car Jésus laisse chacun de ses interlocuteurs parfaitement libre d'adhérer ou de ne pas adhérer aux paroles qu'Il propose. Et, par la bouche de Pierre, les douze vont, dans une phrase, résumer ce qu'est la foi : « A qui irions-nous, Seigneur? Tu as les paroles de la vie éternelle ! » Pierre ne sait pas plus que les autres le sens des paroles prononcées par Jésus . Il ne pouvait pas à ce mo¬ment-là comprendre la signification de l’Eucharistie.
Mais voilà la foi : « Tes paroles sont les paroles de la vie éternelle » non pas parce que je les comprends davantage, non pas parce que Tu m'en as donné une preuve, non pas parce que Tu me les as expliquées, non pas parce que Tu as démontré la signification de ces paroles, mais parce que Tu es Celui qui parle au nom de la Dieu. Tu es la Vérité.
La foi c'est cette adhésion au Christ dans sa personne, qui entraîne l'adhésion à son enseignement, qui entraîne la participation à sa vie, qui entraîne l'adoption complète de ce que le Christ nous propose. « Ce n’est plus moi qui vis : c’est le Christ qui vit en moi » dira Saint Paul
La confession de Pierre est en même temps une confession de foi personnelle et une confession de foi communautaire : Pierre se fait le porte-parole des Douze. Sa confession de foi joue le même rôle que celle que nous proclamons dans notre liturgie chaque dimanche. Sa confession de foi donne une cohérence au petit groupe qui est en train de se constituer. Elle évite au petit groupe des apôtres de se déliter. Elle fédère le petit groupe naissant. C’est donc cette confession de foi de Pierre qui fonde ce qui plus tard deviendra l’Eglise.
Chaque jour, l’aventure de la foi recommence. Chaque jour, elle est à risquer. Il faut se livrer à l’inconnu de Dieu. Alors s’opère en ceux qui tentent de croire une véritable renaissance




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