Commentaire de St Augustin (354-430)
Le Seigneur a raconté pour notre instruction la parabole du débiteur impitoyable, et, comme il ne veut pas que nous périssions, il y a joint cet avertissement: C’EST AINSI QUE VOTRE PERE DU CIEL VOUS TRAITERA, SI CHACUN DE VOUS NE PARDONNE PAS A SON FRERE DE TOUT SON COEUR (MT 18,35). Vous le voyez, mes frères, la parole est claire, l’avertissement utile; ils réclament notre obéissance, ce moyen de salut très efficace, qui nous rend capables d’observer le commandement.
Tout homme, il est vrai, est débiteur de Dieu, et tout homme a un frère qui est son débiteur. Y a-t-il quelqu’un qui ne doive rien à Dieu, sinon celui en qui on ne peut trouver de péché? Et quel est l’homme qui n’a pas un frère pour débiteur, sinon celui que personne n’a offensé? Pourrait-on, à ton avis, en trouver un seul dans le genre humain, qui ne soit comptable de quelque manquement envers un frère?
Donc, tout homme est débiteur envers quelqu’un, et il a, lui aussi, un débiteur. Dès lors, le Dieu juste t’a donné une règle à suivre envers ton débiteur, règle qu’il appliquera lui-même envers le sien. Il existe, en effet, deux œuvres de miséricorde qui peuvent nous libérer. Le Seigneur lui-même les a formulées brièvement dans sonévangile: REMETTEZ, ET IL VOUS SERA REMIS; DONNEZ, ET L’ON VOUS DONNERA (LC 6,37-38). La première a pour objet le pardon, et la seconde, la charité.
Le Seigneur parle du pardon. Or, tu désires obtenir le pardon de tes péchés, et tu as aussi des péchés à pardonner à quelqu’un. Il en va de même pour la charité: un mendiant te demande l’aumône et tu es le mendiant de Dieu, car nous sommes tous, quand nous le prions, les mendiants de Dieu. Nous nous tenons, ou plutôt nous nous prosternons devant la porte de notre Père de famille; nous le supplions en nous lamentant, désireux de recevoir de lui une grâce, et cette grâce, c’est Dieu même. Que te demande le mendiant? Du pain. Et toi, que demandes-tu à Dieu? Simplement le Christ, qui dit: JE SUIS LE PAIN VIVANT, QUI EST DESCENDU DU CIEL (JN 6,51). Vous voulez être pardonnes? Pardonnez. REMETTEZ, ET IL VOUS SERA REMIS. Vous voulez recevoir? DONNEZ, ET L’ON VOUS DONNERA.
Oui, vraiment, si nous considérons nos péchés et passons en revue les fautes que nous avons commises par action, par la vue, par l’ouïe, par la pensée, par tant de mouvements de notre cœur, j’ignore si nous pourrions nous endormir sans sentir peser tout le poids de notre dette. Voilà pourquoi chaque jour nous présentons à Dieu des demandes, chaque jour nos prières vont frapper à ses oreilles, chaque jour nous nous prosternons en disant: REMETS-NOUS NOS DETTES COMME NOUS LES AVONS REMISES NOUS-MEMES A CEUX QUI NOUS DEVAIENT (MT 6,12).
Quelles dettes veux-tu te faire remettre? Toutes, ou une partie? Tu vas répondre « Toutes. » Fais-donc de même pour ton débiteur. C’est la règle que tu formules et la condition que tu poses. Tu les rappelles lorsque tu pries en accord avec ce pacte et cette alliance, et que tu dis: REMETS-NOUS NOS DETTES COMME NOUS LES AVONS REMISES NOUS-MEMES A CEUX QUI NOUS DEVAIENT
Le Seigneur a raconté pour notre instruction la parabole du débiteur impitoyable, et, comme il ne veut pas que nous périssions, il y a joint cet avertissement: C’EST AINSI QUE VOTRE PERE DU CIEL VOUS TRAITERA, SI CHACUN DE VOUS NE PARDONNE PAS A SON FRERE DE TOUT SON COEUR (MT 18,35). Vous le voyez, mes frères, la parole est claire, l’avertissement utile; ils réclament notre obéissance, ce moyen de salut très efficace, qui nous rend capables d’observer le commandement.
Tout homme, il est vrai, est débiteur de Dieu, et tout homme a un frère qui est son débiteur. Y a-t-il quelqu’un qui ne doive rien à Dieu, sinon celui en qui on ne peut trouver de péché? Et quel est l’homme qui n’a pas un frère pour débiteur, sinon celui que personne n’a offensé? Pourrait-on, à ton avis, en trouver un seul dans le genre humain, qui ne soit comptable de quelque manquement envers un frère?
Donc, tout homme est débiteur envers quelqu’un, et il a, lui aussi, un débiteur. Dès lors, le Dieu juste t’a donné une règle à suivre envers ton débiteur, règle qu’il appliquera lui-même envers le sien. Il existe, en effet, deux œuvres de miséricorde qui peuvent nous libérer. Le Seigneur lui-même les a formulées brièvement dans sonévangile: REMETTEZ, ET IL VOUS SERA REMIS; DONNEZ, ET L’ON VOUS DONNERA (LC 6,37-38). La première a pour objet le pardon, et la seconde, la charité.
Le Seigneur parle du pardon. Or, tu désires obtenir le pardon de tes péchés, et tu as aussi des péchés à pardonner à quelqu’un. Il en va de même pour la charité: un mendiant te demande l’aumône et tu es le mendiant de Dieu, car nous sommes tous, quand nous le prions, les mendiants de Dieu. Nous nous tenons, ou plutôt nous nous prosternons devant la porte de notre Père de famille; nous le supplions en nous lamentant, désireux de recevoir de lui une grâce, et cette grâce, c’est Dieu même. Que te demande le mendiant? Du pain. Et toi, que demandes-tu à Dieu? Simplement le Christ, qui dit: JE SUIS LE PAIN VIVANT, QUI EST DESCENDU DU CIEL (JN 6,51). Vous voulez être pardonnes? Pardonnez. REMETTEZ, ET IL VOUS SERA REMIS. Vous voulez recevoir? DONNEZ, ET L’ON VOUS DONNERA.
Oui, vraiment, si nous considérons nos péchés et passons en revue les fautes que nous avons commises par action, par la vue, par l’ouïe, par la pensée, par tant de mouvements de notre cœur, j’ignore si nous pourrions nous endormir sans sentir peser tout le poids de notre dette. Voilà pourquoi chaque jour nous présentons à Dieu des demandes, chaque jour nos prières vont frapper à ses oreilles, chaque jour nous nous prosternons en disant: REMETS-NOUS NOS DETTES COMME NOUS LES AVONS REMISES NOUS-MEMES A CEUX QUI NOUS DEVAIENT (MT 6,12).
Quelles dettes veux-tu te faire remettre? Toutes, ou une partie? Tu vas répondre « Toutes. » Fais-donc de même pour ton débiteur. C’est la règle que tu formules et la condition que tu poses. Tu les rappelles lorsque tu pries en accord avec ce pacte et cette alliance, et que tu dis: REMETS-NOUS NOS DETTES COMME NOUS LES AVONS REMISES NOUS-MEMES A CEUX QUI NOUS DEVAIENT